10 nov.
20:00 / 23:00

« Les sentinelles de l’oubli » de Jérôme Prieur • Cinéma Le Rohan, Mutzig

Projection du film « Les sentinelles de l’oubli » de Jérôme Prieur (version réalisateur, 84 mn), dans le cadre du cycle « Films en Grand Est »

En présence de Jérôme Prieur, réalisateur et auteur.

Entrée tarif cinéma : 5 euros / tarif réduit 4 euros. Renseignements auprès du cinéma : 03 90 40 97 20

Info pratique : le cinéma Le Rohan est accessible aux personnes à mobilité réduite.

L’immédiat après-guerre doit faire face au traumatisme qui touche de près ou de loin la quasi- totalité des familles françaises. Le « théâtre des opérations » reste largement inimaginable pour ceux qui ne l’avaient pas fréquenté. Le travail des sculpteurs a consisté à remplir ce vide.

Il y a des entreprises funéraires qui produisent des statues en série. On peut les choisir sur catalogues, et elles ont l’avantage de pouvoir être livrées assez rapidement. Mais l’inconvénient c’est qu’elles permettent pas à la commune qui les commande de se distinguer, de faire preuve d’originalité. Alors, comme tout se décide à l’échelon de la commune (avec les discussions que l’on peut imaginer, la concurrence que l’on suppose entre les entreprises petites et grandes, entre tous les artisans qui s’intéressent au chantier), des sculpteurs de la région répondent à des concours. Mais certaines villes préfèrent faire appel à des artistes reconnus comme Paul Landowski, Maxime Real Del Sarte, Félix Desruelles, Paul Dardé, Gaston Broquet que j’admire particulièrement.

En dehors des oeuvres patriotiques qui veulent avant tout magnifier la rhétorique de la victoire, ces sculptures cherchent à rendre visible ce qui n’était pas racontable ou pas supportable : la guerre, l’attente, la souffrance, l’épuisement, l’endurance… D’autres monuments prennent en charge la douleur des proches, ils mettent en scène les funérailles qui n’ont jamais eu lieu.

Les femmes et les enfants y assistent, contrairement à ce qui s’est passé en réalité.

Il s‘agit de raconter l’histoire de ce chantier mais surtout, pour paraphraser Alain Resnais (ses premiers films étaient des essais, des documentaires), je dirais que les statues ne meurent pas. Ce sont des images et des scènes qui nous relient au passé, d’autant plus qu’on croit ne pas les avoir remarquées. Ces monuments contiennent pour moi comme un noyau radioactif. Ils nous prouvent que les morts peuvent être encore vivants. Pour cela, il faut jouer avec l’imaginaire du spectateur, avec ses émotions, avec sa mémoire, avec son imagination. C’est le défi du cinéma de réveiller ce monde endormi, de permettre d’explorer d’autres vies que la nôtre.

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